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Valentina Pellitteri et l’affaire du film fantôme : pourquoi la Marine a-t-elle bloqué This is Italian Warship ?

Pourquoi n’avons-nous pas encore vu This is Italian Warship, le documentaire de Valentina Pellitteri ?

Valentina Pellitteri il a décidé de traduire la marine en justice après une attente sans réponses qui dure depuis des années. Le réalisateur sicilien, en effet, avait été invité à bord du porte-avions Cavour en 2013, après avoir été diplômé du Centre Expérimental de Cinématographie. L’objectif était de réaliser son premier long métrage, documentant la vie à l’intérieur du navire au cours de la campagne Le système national en mouvementou alors, dont l’intention était de promouvoir les produits Made in Italy en Afrique et au Moyen-Orient.

Ceux qui ont suivi les événements se souviendront qu’en fait ces produits italiens n’étaient rien de plus que armement, que l’Italie parrainait ai pays en conflit (allant ainsi à l’encontre de la loi 185 approuvée le 9 juillet 1990, qui interdit le commerce d’armes aux États en guerre). Pourtant, selon ce qui est encore écrit sur le portail en ligne du ministère de la Défense, la mission en question, qui a débuté le 13 novembre 2013, aurait dû « Favorise l’excellence italienne dans le domaine entrepreneurial et offre une assistance humanitaire » dans les pays du golfe Persique et du continent africain. A ce titre, le communiqué précise que la mission aurait vu « l’implication du Corps National des Infirmières Volontaires du CRI, de l’Opération Sourire et de la Fondation Francesca Rava » même si, après la polémique, avec la disparition des différents organisations soutenant la mission, la présence de la Fondation Opération Sourire fait défaut.

C’est un navire de guerre italien ce n’est pas un reportage d’investigation

L’histoire de C’est un navire de guerre italien, le documentaire de Valentina Pellitteri qui, comme on peut le lire sur la page Facebook dédiée au film : « ce n’est pas un reportage d’enquête ni un film de dénonciation, encore moins veut-il juger l’activité institutionnelle de la marine italienne ». Le réalisateur, en effet, aurait aimé raconter d’un point de vue humain les rouages ​​d’une vie réglée par des diktats assez rigides, inévitablement liés au lien avec la patrie et au sens du devoir.

Le but du jeune réalisateur sicilien était de raconter une histoire, non pas d’enquêter ou de juger, mais de faire connaître avec créativité ce qui se passe dans un environnement militarisé. Mais, comme nous l’avons dit, à un moment donné, quelque chose ne va pas : le début de la controverse au Parlement a fait de Pellitteri une présence inconfortable, à tel point que la jeune fille est débarquée du navire et renvoyée de Madagascar en Italie avec un visa militaire spécial. Comme il le raconte dans une interview sur Fatto Quotidiano, pour justifier ce geste, ils ont répandu un petit potin sur le réalisateur : il aurait embêté un marin ! Clairement, Valentina Pellitteri dément cette rumeur et raconte également :

Ils m’ont traité comme un pro, mais il m’a quand même semblé que tout allait bien […] nous savions tous les deux que je n’allais pas faire un film « contre », ni un reportage ou une enquête. Je ne suis pas un reporter. En même temps, cependant, on ne m’a jamais demandé de faire un film promotionnel sur commande.

Cependant, la réalisatrice avait déjà rassemblé son matériel vidéo, immortalisant l’ensemble du vaisseau, à l’exception du dispositif de guerre électronique Neptune, qui restait hors de l’objectif pour une question de sécurité (en le racontant, elle ne manque pas de citer le collègue Francesco Del Grosso, qui avait abordé la question en 2014 dans le documentaire Fire friend – The story of Davide Cervia, dans lequel il raconte l’histoire de l’expert militaire en guerre électronique décédé en 1990 à Velletri). Lors de sa visite, elle était accompagnée et autorisée, mais malgré cela la Marine continue de refuser l’autorisation.

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Un travail raté alors ? C’est la crainte de Valentina, dont le désir n’est en fait que de montrer au public une œuvre qui a déjà reçu un certain consentement positif. En effet, la jeune fille a présenté le documentaire (encore incomplet) dans certains marchés du cinéma – la vision est très limitée dans ces cas – afin d’obtenir des financements utiles pour le compléter, recevant d’excellents retours de Doc In progress (au sein du festival suisse Vision du Reel), Atelier du Milano Film Network, Bio To B (le marché du Biografilm Festival). Cette démarche a également fait l’objet d' »accusations » de la part de la Marine, selon lesquelles le réalisateur aurait ainsi trahi sa confiance.

Maintenant, après huit ans, étant donné l’inertie dans laquelle la question est versée, Valentina Pellitteri a décidé – en février 2021 – de traduire en justice la marine italienne, entreprenant un processus qui pourrait prendre des années. Parallèlement, la suggestion de son avocat est d’engager également une procédure d’urgence, afin que le juge, voyant le film, puisse juger de son sort.

La question que nous nous posons est : verrons-nous jamais This is Italian Warship ? Nous l’espérons évidemment.

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